Chef’s Table S2

C’est parti pour la deuxième saison ! Cette fois-ci, j’ai pris soin de ne pas attendre trop longtemps avant de commenter les épisodes ! (Tu as vu le progrès ??)

On ne change pas une équipe qui gagne, un petit coeur marque mes épisodes préférés de la saison. Et si tu n’as pas lu ma revue de la saison 1, c’est par ici !

Temps de lecture : 5 minutes


Episode 1 – Grant Achatz (USA)

Wow. La saison 2 commence vraiment fort. Un véritable génie de la cuisine, extrêmement créatif et technique. Manger dans son restaurant doit être une sacrée expérience. Si cela ne suffisait pas, il lui arrive un malheur dans sa vie qui lui fait perdre l’un des sens les plus importants pour un chef. Inimaginable. Mais Grant Achatz se bat et parvient à surmonter cet obstacle, en grande partie grâce à son intellectualisation. Il récupère petit à petit (je ne suis pas sûre qu’il ait totalement récupéré, l’épisode ne le précise pas) et je suis époustouflée par ses créations culinaires. Une personnalité très forte, certains accrocheront moins au côté intellectuel de sa cuisine.

Episode 2 – Alex Atala (Brésil)

J’ai adoré cet épisode. Alex Atala a une super personnalité. Ancien punk, il a gardé un esprit rebelle. Il fait preuve d’humilité et d’humour. J’ai beaucoup aimé son côté survivor. Il pourrait carrément survivre sur une île déserte : faire du feu, pêcher un poisson de 20kg, le cuire… Une force tranquille qui fait honneur au produit. Il est également très impliqué dans la valorisation des savoirs et savoir-faire des peuples d’Amazonie, en particulier la sauce que lui concocte un jour la cheffe Dona Brazi. C’était vraiment intéressant le conflit qu’il a eu avec une tribu, pensant faire bien mais causant en réalité d’énormes dégâts, sans parvenir à prendre du recul pour le voir, tellement il avait la tête dans le guidon. En bref, la belle évolution d’une belle personne.

Episode 3 – Dominique Crenn (USA)

Une magnifique cheffe, déjà (première de cette saison et deuxième de la série), et française qui plus est (bretonne), d’une beauté dans tout ce qu’elle est et ce qu’elle fait. C’était très chouette de faire des allers-retours entre San Francisco et la France, là où ses parents vivent. L’épisode est très fort en émotions, je crois que c’est le seul pour l’instant à m’avoir fait verser des larmes. Dominique Crenn nous a fait l’honneur de nous inviter dans sa vie et son intimité. Un superbe épisode que je vous recommande.

Episode 4 – Enrique Olvera (Mexique)

J’étais très (trop ?) impatiente de découvrir cet épisode, après avoir fait la connaissance du chef Enrique Olvera dans The Final Table. On retrouve la tranquilité de ce chef. Il parle peu et est heureux de faire chaque jour son travail. Il a ce talent depuis tout jeune et perpétue les traditions de la cuisine mexicaine. Cependant, j’avoue avoir été un peu déstabilisée par sa décision de ne pas utiliser des produits de saison – je trouve cela dommage pour un chef – et aussi le sacrifice de sa famille, dont il est conscient – et qu’il accepte. Après les trois premiers épisodes que j’ai trouvé excellents, celui-ci est un petit ton en-dessous, bien qu’il reste très agréable à regarder.

Episode 5 – Ana Roš (Slovénie)

Wow. Un bel épisode sur une cheffe d’allure très discrète, venant d’un pays méconnu (ça surprend d’entendre parler slovène quand tous les autres épisodes nous ont habitué à des langues plus communes). On commence par une belle histoire d’amour et un tournant dans la vie de celle qui se prédestinait à devenir diplomate. J’ai reconnu la dureté de l’éducation familiale de l’Europe de l’Est et qui, je trouve, ressemble à celle des familles asiatiques. Ana Roš s’est battue pour arriver à ses fins et le plus impressionnant est qu’elle est complètement autodidacte. Les débuts ont été extrêmement difficiles, on se demande même comment le couple a fait pour tenir. J’ai adoré découvrir les paysages bucoliques, dans de belles vallées avec des montagnes et une eau extrêmement pure (couleur vert d’eau et totalement transparente). J’ai beaucoup aimé l’équilibre qu’Ana Roš a construit et j’admire sa rigueur, sa créativité. Le parallèle de la fin entre sa vie de diplomate et de cheffe est très vrai et je suis scotchée de ce qu’une seule personne peut faire pour son pays, en l’ouvrant au monde entier. J’ai l’impression que le réalisateur s’est encore plus fait plaisir pour la photographie (on peut dire filmographie ?) culinaire ! Ses créations sont magnifiques et ont été extrêmement bien mises en valeur. Un très bel épisode qui donne un bon bol d’air frais plein d’amour.

Episode 6 – Gaggan Anand (Thaïlande)

Je m’attendais à découvrir un(e) chef(fe) thaïlandais et j’ai eu la délicieuse surprise de découvrir un chef d’origine d’indienne (et en même temps, je me disais bien que le nom ne faisait pas thaïlandais du tout). J’adore la cuisine indienne (j’ai deux bibles de la cuisine indienne et j’ai suivi un cours de cuisine indienne et je refais très régulièrement (quasiment une fois par semaine) le curry de légumes), j’ai une fascination pour cette gastronomie que je ne connais encore que trop peu même si j’ai beaucoup lu à ce sujet, donc ça m’a d’office plu. 

On fait la connaissance d’un jeune chef à l’esprit rock ‘n’ roll, rebelle, provoc’ qui aime relever les défis. C’est un chef qui a connu de sacrés coups durs et qui, comme tous, est très bosseur. On ressent plein d’émotions chez lui : de la fierté, de la colère, de la tristesse, du dévouement, de la loyauté et de la passion. J’ai beaucoup aimé le souvenir d’enfance qui l’a probablement poussé à s’intéresser à la cuisine.

J’aime beaucoup la richesse de cette cuisine qui passe notamment par ses nombreuses épices. On aperçoit de la cardamome, on voit le chef au marché, à la recherche de piments très très épicés (presque aussi fins qu’une aiguille) ou encore du bétel (je découvre cette plante aromatique et médicinale). Gaggan Anand m’apprend que le chatpata est l’umami des indiens (avec la règle des 4S : Sweet, Salty, Sour and Spicy). Si j’arrive un jour à maitriser les 4 pilliers de Salt, Fat, Acid and Heat ET le chatpata, ça sera le miracle absolu lol (un an après avoir lu Salt Fat Acid and Heat, je ne maitrise toujours pas (même si je me suis améliorée) le Salt, lol, c’est dire si j’en suis loin).

L’accent chantant et les noms de plats aux consonnances exotiques que si tu ne les connais pas, tu ne sais pas de quoi il s’agit, le plaisir était aussi dans les oreilles. Mais je m’en suis surtout pris plein la vue. Le travail de Gaggan Anand est magnifique. Je n’avais jamais vu de la haute gastronomie indienne. Son menu dégustation de 23 plats est un véritable voyage dans toute l’Inde. Et magnifique signature.

J’ai retrouvé une similarité avec la gastronomie italienne. Massimo Bottura (S1E1) racontait à quel point ça a été dur pour lui de faire accepter une cuisine italienne moderne, tant les italiens sont très (trop) attachés à leur (excellente, par ailleurs) cuisine traditionnelle. J’ai retrouvé ça dans le discours de Gaggan Anand qui explique que la cuisine indienne est familiale et excellente. Sa révolution de la cuisine indienne a beaucoup été rejetée mais le travail et la persévérance paient. Un épisode très riche qui fait voyager en Asie.

Saison 2 – En résumé

J’aurais pu mettre un coeur à tous les épisodes, sauf celui d’Enrique Olvera qui est aussi très bon malgré tout, peut-être en attendais-je trop après l’avoir vu dans The Final Table. Cette saison est vraiment d’un haut niveau et j’ai hâte de découvrir la saison 3 (moins la saison 4, merci Netflix qui lit les épisodes n’importe comment et qui m’a fait regarder plusieurs épisodes de cette saison avant que je m’aperçoive que ce n’était pas du tout la saison à laquelle j’étais – et il vous faudra patienter pour savoir pourquoi ça m’a moins plu, hihihi).

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